Le jouet, d’abord, constitue un support privilégié d’imaginaire, permettant à l’enfant ou à l’adulte de développer des mondes et des récits qui dépassent la simple manipulation d’objets. À travers des figurines, des constructions et des accessoires, le jouet devient un vecteur d’aventures, un moyen de s’immerger dans des univers fictionnels et de prendre en main des histoires qu’on a vues ou lues. Il permet de projeter des scénarios, de réinterpréter des récits existants, ou d’inventer des histoires inédites, offrant ainsi une liberté narrative infinie où le joueur devient à la fois auteur et personnage.
Le jeu de rôle (JDR), quant à lui, renforce cette liberté créative en transformant le jouet en un outil de narration collaborative. Jouer seul ou en groupe avec des figurines et des décors permet d’élargir l’expérience du jeu de rôle, qu’il s’agisse de reproduire fidèlement des scènes issues d’un film ou d’une série, ou d’inventer de nouveaux récits dans le même univers. Les jouets deviennent alors des compagnons d’aventure et des protagonistes, créant des liens émotionnels avec les joueurs et les personnages qu’ils incarnent.
Cette relation entre le jouet et le JDR se manifeste particulièrement à travers ce que l’on pourrait appeler « Projection Narrative » ou « continuité post-spectacle ». Après avoir vu un film ou une série, l’enfant ou l’adulte reprend ces scènes et les réinvente avec ses jouets. Il peut reproduire des scènes marquantes, mais souvent il va au-delà, en inventant des préquelles, des scènes alternatives ou de nouvelles aventures qui enrichissent l’univers initial. Cette forme de continuité, qui prolonge le spectacle au-delà de l’écran, permet une appropriation personnelle de l’histoire, transformant le récit en une expérience vivante et interactive.
Ce prolongement de l’histoire à travers les jouets est également un moyen de renforcer les souvenirs du film ou de la série, en les revisitant sous un angle ludique et personnel. Les jouets deviennent des vecteurs de mémoire et de nostalgie, permettant aux joueurs de se reconnecter à des univers aimés et de les réinventer sans cesse. En solo, le joueur peut explorer des dimensions personnelles, tandis qu’en groupe, il partage ses récits avec d’autres, créant une dynamique d’interaction et de co-création qui rappelle le jeu de rôle traditionnel.
Ainsi, le jouet, au-delà de son aspect ludique, se révèle être un véritable outil de narration et d’expression personnelle. En solo ou en groupe, il permet une immersion unique dans des mondes imaginaires, où chaque joueur, libre de réécrire l’histoire, redéfinit le sens de ses aventures. En somme, le jouet se fait le reflet de l’esprit du JDR, mêlant créativité, liberté et interaction, dans une expérience où l’histoire ne cesse jamais réellement de se terminer.